1978 : A peine avaient-ils participé à enterrer le punk et lancer le très fécond mouvement post-punk que Wire, pas du genre à faire du surplace, enfonce le clou en sortant un album qui explose ce qui restait encore de codes dans l’écriture musicale, ce que peu de monde estimait possible à cette date. Toujours grinçant et mélodieux tout en refusant d’être trop l’un ou l’autre, le groupe étire le temps ou le comprime, utilise des synthétiseurs pour étoffer sa musique, fonce dans toutes les directions sans chercher à correspondre à quoique ce soit. Un disque digne d’une page blanche remplie frénétiquement par un repris de justice.
2011 : Je ne me considère pas comme un punk. Malgré ma phase skate-punk, j’ai trop adulé les guitar héro des 70’s pour adhérer à la musique, et je dois dire que les Sex Pistols me laissent de marbre : pas follement convaincu sur le fond, rebuté par la forme carnavalesque, je vais jusqu’à militer ouvertement pour dire que le punk n’a rien produit d’intéressant jusqu’au premier album de Joy Division, qui permet enfin d’en sortir. Même Pink Flag, le premier album de Wire donc, subit mon snobisme juvénile. Qu’est-ce qui m’a poussé à acheter Chairs Missing, je suis bien incapable de le dire. Et je crois que je me suis pris la même claque que les auditeurs de l’époque. Je ne savais pas qu’on pouvait faire de la musique comme ça. C’est un peu punk, mais c’est bien plus que ça. Je comprends enfin la révolution : pas seulement un style vestimentaire et une négligence musicale, mais surtout un iconoclasme libérateur. Depuis, sans que ça se repère au premier abord, je me considère un peu plus comme un punk.
Genre: Post-punkTop #20 de la journée |
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